On vient dans un monastère pour apprendre à aimer et à être heureux, pleinement.
Le moine et la moniale laïcs vivent dans le monde mais ne sont pas de ce monde !
Le moine laïc cherche à être dans l’esprit des religions. Il cherche la qualité d’Être, commune à chaque religion. Plutôt que vouloir voir ce qui diffère, il cherche à regarder ce qui rassemble les hommes, ce qui les réunit.
Toutes les religions, toutes les manières de se relier à l’Essentiel, sont un chemin possible. Le moine laïc s’inscrit dans ce formidable élan qu’est la laïcité, instrument créé afin que l’homme se libère de tout pouvoir et de toute intolérance.
Si le moine laïc vit une religion particulière, il cherche aussi à la vivre en accord avec ce qui le relie aux autres religions. Il pressent que la vie est mouvement. La forme est sans cesse à réinventer.
Le moine laïc ne prononce pas de vœu d’abstinence. Il vit l’amour quand il y a amour. Il vit la chasteté.
Le moine laïc privilégie l’intériorité, ce qui se forme à l’intérieur de son cœur. Il suit une éthique, pas une morale. Sans arrêt il se vit modelé de l’intérieur.
Dans un monastère laïc, nous mettons l’accent que nous sommes influençables et influencés par tout, et que nous influençons le monde.
Nous souffrons tous d’un monde souffrant. Nous vivons tous sur la même Terre et, possédons potentiellement la même lumière intérieure, le désir conscient ou non de réparer et de soigner. Le fait d’avoir un chemin commun nous fait découvrir que nous allons tous, tous les humains, vers une réalisation commune.
Un monastère est une école de paix où nous apprenons à observer la violence et la beauté du monde, que nous portons aussi en nous, et à les vivre, sans jugement ni culpabilité, pour ne plus être dépendants.
Un moine laïc essaiera de ne plus agir seul mais d’être agis ensemble. Ensemble, nous pouvons nourrir et reconnaître ce qui nous est commun, nous pouvons vivre notre solitude et la soif qui en découle, comme un tremplin pour aller vers l’Autre.
Tout ceci constitue un entraînement qui fait disparaître, peu à peu, en nous, la volonté despotique. Vient alors la confiance en l’autre et la confiance en soi.